Κυριακή 12 Ιανουαρίου 2014
La parole aux jeunes!
Mai 68 est d'abord un mouvement de révolte étudiante sans précédent, né du malaise latent au sein de l'université française (critique de l'enseignement traditionnel, insuffisance des débouchés, menaces de sélection). Il s'inscrit dans une crise internationale qui a pris naissance aux États-Unis : en septembre 1964, sur le campus de Berkeley, le Free Speech Movement lance la protestation contre la guerre du Viêt-nam. Mais le cas français se révèle tout à fait spécifique : le mouvement y revêt un aspect plus global, plus spectaculaire qu'ailleurs ; surtout, la révolte étudiante y débouche sur des grèves et une crise sociale généralisée, qui mettent en péril les sommets de l'État.
Par son triple aspect – universitaire, social et politique – l'explosion de Mai 68 a profondément ébranlé la société française par une remise en cause globale de ses valeurs traditionnelles, et a été le révélateur d'une crise de civilisation. Cette incroyable libération de la parole, ce bouillonnement social inattendu ont pris des allures de révolution.
La révolte des étudiants:
Les premiers incidents annonciateurs de la crise se produisent début 1968 à la faculté de Nanterre, ouverte en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris. Isolé au milieu d'un immense bidonville, ce campus s'avère propice à la fermentation politique et au développement de mouvements d'extrême gauche, qui prônent la révolte contre l'institution universitaire, considérée comme un des rouages de la société capitaliste. Ainsi naît le Mouvement du 22 mars, conduit par Daniel Cohn-Bendit. La multiplication des incidents à Nanterre conduit à la fermeture de l'université, le 2 mai.
Dès lors, l'agitation se transporte au centre de Paris ; ce qui n'était qu'une série d'incidents devient une crise nationale. Tout bascule le 3 mai quand la police intervient brutalement pour disperser le meeting de protestation tenu par les étudiants dans la cour de la Sorbonne. La répression (500 arrestations) provoque immédiatement la solidarité du milieu estudiantin avec la minorité militante. La révolte étudiante commence dans les rues du Quartier latin. Barricades, pavés, cocktails Molotov, contre-charges de CRS, matraques et gaz lacrymogènes : les affrontements s'amplifient de jour en jour, suivis en direct à la radio par la population. Le mouvement, animé par l'UNEF (syndicat étudiant dirigé par Jacques Sauvageot), s'étend aux lycées, où se forment les Comités d'action lycéens (CAL).
Le point culminant est atteint dans la nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS s'affrontent en de véritables combats de rues (voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. Au lendemain de cette « nuit des barricades », le pays est stupéfait. L'agitation étudiante, jusque-là isolée, rencontre alors la sympathie de l'opinion publique : le 13 mai, à Paris et dans toute la France, les syndicats manifestent avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières. La crise prend alors une nouvelle dimension, car le lendemain, de façon tout à fait inattendue et spontanée, une vague de grèves s'enclenche : à la révolte étudiante succède une véritable crise sociale.
ENCYCLOPÉDIE LAROUSSE
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